Fragments

L'espace était saturé d'odeurs. Il venait de quitter la rue bruyante et ensoleillée, où la lumière éclatante contrastait violemment avec le couloir à peine éclairé à la bougie dans lequel il se trouvait maintenant. Ce passage suintait de mille effluves, comme si les murs avaient absorbé des décennies de souvenirs olfactifs. Il était fébrile, il hésita, mais il devait aller jusqu'au bout. Il le fallait.  La sueur aigre fut la première émanation qui le frappa. Il se souvint de cueilleurs de fruits, transpirant sous le soleil de l'été, ou était-ce la sienne ? Il réalisa qu'il transpirait à grosses gouttes, l'angoisse le faisait dégouliner. Il essaya de se calmer, pris une grand respiration qui le précipita dans une fête foraine. Une odeur de barbe à papa, parfum fraise. Un arôme de sucre et de fruit artificiel qui vous fait oublier celui du vrai fruit. Il sourit à cette douceur, mais elle s'évanouit bien vite.  Elle fut chassée par un relent de tabac, de cigare

Rester bien sage comme une image

Crowded with diversity


Qui crée les clichés ? Comment naissent les cases qui nous encadrent ?
Pourquoi cherchons-nous tant la ressemblance au lieu d'embrasser la différence ?
Si je suis floue, mal cadrée, débordant un peu ou même beaucoup, qui cela dérange-t-il ?
Personne n'a le droit de remettre en question le cliché, tu ne vas pas commencer !
Il faut prendre la pose, sourire et acquiescer.
Tant de diversité, et chacune est désormais étiquetée.
Il y a un cadre pour tout, et tu resteras dans ton cliché.
Bien sage comme une image.