Fragments

L'espace était saturé d'odeurs. Il venait de quitter la rue bruyante et ensoleillée, où la lumière éclatante contrastait violemment avec le couloir à peine éclairé à la bougie dans lequel il se trouvait maintenant. Ce passage suintait de mille effluves, comme si les murs avaient absorbé des décennies de souvenirs olfactifs. Il était fébrile, il hésita, mais il devait aller jusqu'au bout. Il le fallait.  La sueur aigre fut la première émanation qui le frappa. Il se souvint de cueilleurs de fruits, transpirant sous le soleil de l'été, ou était-ce la sienne ? Il réalisa qu'il transpirait à grosses gouttes, l'angoisse le faisait dégouliner. Il essaya de se calmer, pris une grand respiration qui le précipita dans une fête foraine. Une odeur de barbe à papa, parfum fraise. Un arôme de sucre et de fruit artificiel qui vous fait oublier celui du vrai fruit. Il sourit à cette douceur, mais elle s'évanouit bien vite.  Elle fut chassée par un relent de tabac, de cigare

En suspension

L'attente de la grenouille

Qu'écrire lorsque l'incertitude plane et que l'angoisse me tient ?
Qu'écrire alors que je crains le lendemain ?
Je ne peux attendre que le temps soit écoulé,
Espérant que l'obscurité n'aura pas tout emporté.
Ces mots sont écrits alors que tout est encore en suspens.
Comme une bouteille à la mer, un espoir jeté au vent.
En attendant demain, quand tu liras mes mots.

Bon lundi ?